Tous les enfants connaissent Blanche-Neige ou la Belle au
Bois dormant. Mais les contes ne s’arrêtent pas à ces récits bien connus. Si vous souhaitez sortir un peu des sentiers battus avec vos petits et
découvrir avec eux de nouvelles histoires, pourquoi ne pas explorer ensemble
les contes du monde ? Afrique, Asie, Amérique du Sud… des milliers de
contes regorgent sur notre planète. C’est pourquoi, je propose chaque mois de
vous présenter un conte venu d’ailleurs… Et voici pour aujourd’hui Comment le lièvre déroba le feu, un
conte amérindien, que l’on retrouve essentiellement chez les Indiens Creek.
En ce temps lointain, le feu était précieusement conservé par
le Peuple du Ciel, au sommet de la plus haute montagne. Les animaux qui
résidaient dans les forêts en contrebas auraient bien aimé profiter de sa
chaleur mais aucun ne parvenait à s’en approcher. Ni la force du bison, ni l’astuce
du loup, ni le courage de l’ours n’avait suffi pour rapporter ne serait-ce qu’une
petite étincelle. A l’approche de l’hiver, les animaux décidèrent d’envoyer le lièvre,
roi de l’imposture, voler le feu. Investi de cette lourde mission, le lièvre se confectionna une
parure de plumes chatoyantes qu’il colla les unes aux autres grâce à la résine
des arbres. Une fois sa flamboyante parure prête il s’en coiffa et parti
rejoindre le village du Peuple du Ciel en chantant.
Illustration par Joanna Troughton, Comment le lièvre déroba le feu |
En le voyant arriver, la tribu du Peuple du Ciel était
méfiante, elle connaissait bien les tromperies du lièvre. Mais, sans en tenir
rigueur, le lièvre s’approcha et salua le chef : « Peuple du Ciel je
vous salue, vêtu de cette parure de fête je viens danser avec vous la danse qui
fait pousser les blés et sauter le poisson dans les filets ». Charmé à
cette idée le Peuple du Ciel laissa tomber sa méfiance « Lièvre apprend
nous cette danse ». Le lièvre commença donc à danser autour du feu, imité par le Peuple du Ciel. A chaque tour il se courbait toujours un peu plus vers les longues flammes qui montaient vers le Ciel. Tant et si bien que sa parure de plumes finit par s'embraser. Il détala alors du village poursuivi par tous ses habitants.
Il courrait à vive allure, tant et si bien qu'il s'essouffla. Il confia alors la parure à un écureuil pour la mettre en sécurité. Le feu fit roussir la queue de l’animal, et il en est toujours ainsi. Quand il fut épuisé l’écureuil donna la parure à un corbeau, le feu fit noircir ses plumes et il en est toujours ainsi. Lorsqu’il ne put plus voler, le corbeau transmit la parure au dindon, les flammes brulèrent toutes les plumes de sa tête et il en est toujours ainsi. Peu habitué à courir le dindon se laissait rattraper par le Peuple du Ciel.
Il courrait à vive allure, tant et si bien qu'il s'essouffla. Il confia alors la parure à un écureuil pour la mettre en sécurité. Le feu fit roussir la queue de l’animal, et il en est toujours ainsi. Quand il fut épuisé l’écureuil donna la parure à un corbeau, le feu fit noircir ses plumes et il en est toujours ainsi. Lorsqu’il ne put plus voler, le corbeau transmit la parure au dindon, les flammes brulèrent toutes les plumes de sa tête et il en est toujours ainsi. Peu habitué à courir le dindon se laissait rattraper par le Peuple du Ciel.
Illustration par Joanna Troughton, Comment le lièvre déroba le feu |
Une biche qui était là pris
le feu sur le bout de sa queue, celle-ci en brûlant devint très courte et il en est toujours ainsi. En courant elle criait « Arbres,
cachez le feu ». Les arbres dissimulèrent donc le feu au creux de leurs
branches et le Peuple du Ciel ne put le retrouver. Mais au cœur de l’hiver, au
plus profond de la forêt, lorsque les animaux ont trop froid ils frottent deux
brindilles ensemble et de douces flammes s’élèvent vers le Ciel.
Illustration par Joanna Troughton, Comment le lièvre déroba le feu |
Texte librement adapté de :
Comment le lièvre déroba le feu, de Joanna Troughton (1991)
Éditions Gründ
Collection Un pays, un conte
Comment le lièvre déroba le feu, de Joanna Troughton (1991)
Éditions Gründ
Collection Un pays, un conte
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